« J’ai rencontré Dominique Dupoux Vaudeville en 2015 au lycée Gustave Eiffel où elle avait proposé un atelier de théâtre Gagner en confiance et en conscience de soi pour les élèves de lycée professionnel. Après discussion, il nous a paru pertinent de préciser que l’objectif, avant d’être de s’approprier des textes théâtraux, devait être de s’approprier son corps et sa voix.

Je l’ai retrouvée quelques années plus tard au LPO Jean Lurçat où je lui ai confié des élèves de voie technologique.

L’objectif était double :
> gagner en confiance et en conscience de soi
> s’entraîner à la prise de parole en public en vue de l’oral de français du BAC

Dans ces deux établissements, les publics visés étaient composés d’adolescents en pleine transformation physique, affective et psychique et aussi, pour un grand nombre d’entre eux, en difficultés scolaires. Il s’agissait donc de les amener à reprendre confiance et à retrouver une estime personnelle devenue – au fil de leur parcours scolaire – extrêmement défaillante.
Retrouver une vitalité physique, respirer, écouter et s’écouter, voir, recevoir, et donner la parole : voilà bien le chemin pour parvenir à évoluer.
Dominique n’est pas un « professeur » au sens premier du terme dans la mesure où son discours n’est pas descendant ni frontal. On pourrait parler de « maïeutique » tant son talent est d’aller chercher ce qui existe déjà dans l’élève et, peu à peu, de l’en faire sortir. C’est bien d’un accouchement dont il s’agit. Avec beaucoup de douceur accompagnée de rituels ancestraux, elle entraîne son jeune public dans une découverte de soi et des autres. Les textes, littéraires ou non, sont ajoutés à la toute fin du processus quand le dispositif est prêt.

Pour que cela marche, il faut des sujets disciplinés, disposés à obéir et encore prêts à doucement lâcher prise. C’est sans doute le point le plus difficile et le cœur de son enseignement : permettre de reconstruire ou de renforcer la « confiance » en soi et d’accéder à une « conscience » de soi, grâce à la pratique corporelle et au travail sur les émotions, pour être capable « d’oser être » au sein du groupe et de pouvoir y agir.

Au cours des 9 années de notre travail commun, j’ai vu des réussites éblouissantes et des expériences moins satisfaisantes : Dominique ne lâche rien et rectifie la progression en fonction du public qui lui est confié. Cette ténacité fait sa force : mêmes les élèves les plus rétifs auront appris quelque chose de l’importance de l’oralité, de la nécessité de savoir prendre la parole dans un corps plus assuré aussi bien pour les examens (grand oral du BAC), que pour les concours ou les entretiens d’embauche.

Avoir la parole, c’est avoir le pouvoir dans une société où tout est communication : en faisant de cette évidence la colonne vertébrale de son enseignement, Dominique contribue à l’enseignement des valeurs de la République et à la formation des futurs citoyens. »

Madame Sylvie Bezat